En septembre 2016, la DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) a rendu les résultats de son enquête « Conditions de travail » relatives aux contextes dans lesquels les comportements sexistes sont les plus fréquents.
L’objectif de ce type d’enquêtes (qui existe depuis 1978) vise à cerner au plus près le travail tel qu’il est perçu par le travailleur.
Partant du postulat que la violence au travail peut prendre différentes formes, l’enquête menée par la DARES a pris en compte les différents facteurs favorisant la survenue de comportements hostiles au travail, et s’est interrogée sur le fait d’associer ou non ces comportements à une discrimination fondée sur le sexe.
Il en résulte que 35% des actifs occupés dénoncent avoir subi un comportement hostile dans le cadre de leur travail sur les 12 derniers mois, et plus d’une femme sur cinq indiquent que ce comportement serait dû au fait qu’elles soient des femmes.
Pour caractériser ce comportement hostile, l’enquête se base sur trois catégories d’atteintes :
– les comportements méprisants,
– le déni de reconnaissance du travail,
– et les atteintes dégradantes.
D’après cette enquête :
– les femmes seraient autant touchées que les hommes par ces comportements,
– le plus souvent ces comportements hostiles interviendraient lorsque l’organisation du travail est défectueuse et donne le sentiment de ne pas faire du travail de qualité ;
– seraient également à l’origine de ces comportements, le manque d’autonomie et les compétences trop peu employées, les conflits interpersonnels, les facteurs organisationnels et le déclassement.
L’analyse de la DARES tient compte des caractéristiques de l’individu et du poste du travail (âge, enfants, diplôme, catégorie socio-professionnelle, type d’emploi, lieu de travail, secteur d’activité…) mais également du genre des individus, lequel apparaît comme l’un des principaux facteurs de discrimination au sein de l’entreprise.
En effet, il ressort de cette étude que 22% des femmes concernées par ces comportements les déclarent liés à leur sexe et au fait qu’elles soient des femmes.
L’enquête de la DARES conclue à un manque de mixité des emplois et suggère d’accroître cette mixité femme/homme pour prévenir les comportements sexistes.
Amélie ENGELDINGER, Juriste
Laura BERTRAND, Avocat à la Cour
Caravage Avocats, Droit Social – www.caravage-avocats.com